Restitutions vidéos de deux années de travail du groupe mnémosyne. Fragments et variations autour du livre Au commencement était... (2021), de David Graeber et David Wengrow.
Le thème de cette année, « L’ordre des choses », a mis cinq différents groupes d’étude au travail : désir, anarchi(sm)e, l’esprit du mal, poésie et mnémosyne. Ce dernier, le groupe dit mnémosyne, a pris pour objet d’étude l’ Atlas-Mnémosyne d’Aby Warburg. Il a donc proposé aux autres de s’en inspirer pour partager un état de leurs travaux.
Y avait Verfeil. Y avait la Grande Maison. Y avait le salon anglais, la salle à manger, la cuisine, le jardin, le dojo, la bibliothèque. Y avait les matelas entassés dans les dortoirs, les brosses à dents jetées autour des lavabos, les livres posés en travers des fauteuils, les feuilles volantes tombant au goutte à goutte de la table à côté de l’imprimante. Y avait des soupes, du pain, du beurre, du café, des bières, des assiettes dégueulant de chou.
« Les choses sont là, pourquoi les manipuler ? » demandait Roberto Rosselini. En les filmant, le cinéma nous donne à voir les choses telles qu’elles sont, dans leur objectivité – contrairement à la poésie, à la peinture, à la sculpture. Pourtant le cinéma manipule les images, littéralement. À la main, il met les images les unes à la suite des autres, dans un certain ordre – c’est le principe même de son fonctionnement. Par l’intermédiaire des images, le cinéma met donc les choses en ordre pour nous montrer l’ordre des choses. Voilà son paradoxe.
Cette vidéo se penche sur le projet cybersyn, tentative de gestion cybernétique de l’économie sous Allende, interrompue par le coup d’état de 1973. Elle questionne ainsi certains points de convergence, malentendus ou antagonismes entre cybernéticiens et révolutionnaires au tournant des années 70.
L’atelier science-fiction a écrit toute l’année des histoires à plusieurs mains.
Pour les partager, ielles en ont fait deux fictions radios qui décrivent des mondes entre le gris et le rose, entre les marais et la ville, entre dialogue et chansons de trap.
Le film de Harun Farocki et Andrej Ujica, Vidéogramme d’une révolution remonte les images de la révolution Roumaine de 1989, première révolution à se passer si massivement à la télévision. Les notions d’évènement et de temps réel sont bouleversées.
Le but de cette séance sera de travailler sur les images militaires. Il s’agira non seulement de mettre en lumière les histoires croisées des images aériennes et du cinéma mais aussi d’étudier ce que ces images aériennes impliquent. Aussi, ce cours constitue-t-il la première partie d’une séance plus grande sur les images militaires.
Le but de cette séance sera de travailler sur l’idée de reproductibilité en série. Montrer donc, comment l’image dans photo puis dans photo en cinéma s’inscrit dans un rapport industriel de la reproductibilité en série. Le cours sera divisé en trois parties : (1) Le cinéma comme art industriel, (2) La production des images et des objets, (3) Le montage.
« L’auteur qui a médité sur les conditions de la production actuelle [...] son travail ne sera jamais uniquement le travail sur les produits mais toujours en même temps un travail sur les moyens de production. » Walter Benjamin, « L’Auteur comme producteur ».
"Si nous estimons que le féminisme est davantage qu’une étiquette frivole, si nous le concevons comme une éthique, une méthodologie, une manière plus complexe de penser les conditions de la vie humaine et donc d’agir sur elles, nous avons besoin d’une connaissance de nous-mêmes qui ne peut se développer que par une attention constante et passionnée à toute l’expérience des femmes (...). S’il en est ainsi, nous ne pouvons travailler seules.
Cet atelier est expérimental. On y parlera de théologie et de religion avec la plus totale liberté, sans pour autant dire n’importe quoi. Si la science est parfois hâtivement qualifiée de nouvelle religion aujourd’hui (en tant que discours qui a le monopole de la vérité), il n’est pas absurde, au cours d’une année consacrée aux sciences, d’apporter un contre-point théologique dans un atelier.
« Nous sommes plusieurs à penser, depuis notre coin d’avoine sauvage, au milieu du maïs extra-terrestre, que, plutôt que de renoncer à raconter des histoires, nous ferions mieux de commencer à en raconter une autre, une histoire que les gens pourront peut-être poursuivre lorsque l’ancienne se sera achevée.
— Il faudra d’abord apprendre à lire, dit Omélas en clignant des
— Et peut-être se mettre à écrire ?, demanda Qynabys. »
Pedro Costa va filmer Vanda dans sa chambre, à Fontainhas, un quartier de Lisbonne en pleine destruction par des bulldozers.
Il dit : « Les plans de cinéma sont un peu comme des pierres : il y a l’ambition qu’à la fin, le film soit comme une maison, entière, habitée, d’où l’on peut sortir et entrer. »
Ce deuxième épisode sera une entreprise anthropologique imaginaire : que se passe t-il si l’on élève ses enfants dans l’ignorance la plus totale de l’extérieur, à l’intérieur d’une fiction absolument montée de toute pièce ? C’est ce que filme Yorgos Lanthimos dans Canine (2009).
Durant cette période de confinement, nous avons voulu tenté un atelier cinéma à distance.
Le confinement posait la question, dans les formes classiques du cinéma du huis-clos. Mais nous avons préféré, plutôt qu’analyser des huis clos rigoureux, nous poser la question de l’intérieur, du confinement, qu’il soit choisi ou non, et filmer l’extérieur ne veut pas dire l’ouverture.
Le premier épisode parlera d’un confinement qui concerne la moitié de l’humanité, et qui est le confinement des femmes à la maison, dans leurs tâches ménagères et Chantal Akerman veut "faire de l’art avec une femme qui fait la vaisselle".
"Aimer la distance. Le point de rencontre des parallèles est à l’infini."
Un petit groupe de travail s’est consacré cette année à l’exploration de l’oeuvre de Simone Weil, en partant du thème de l’amitié puis en traversant différentes périodes de sa vie et de son engagement politique.
"On ne peut pas faire des films sur quelque chose, on peut faire des films avec quelque chose, avec des gens, avec de la lumière, avec des fleurs, du sang, avec toutes ces choses insensées qui en valent la peine" Douglas Sirk
Présentation, lecture et discussion de textes centraux des pensées queer et féministe. L’idée est de se constituer un corpus au fil des séances et de s’en servir pour critiquer les textes qui sont proposés afin de mieux les saisir.
"Il a dit que si je vous soignais, ça me soignerait aussi."
« Bernard c’est le monde à l’envers, c’est un baiser sur la joue de ma femme qui est complètement gênée, Bernard c’est une parole , c’est un vin, un homme qui se soule complètement. Bernard c’est celui qui va te donner ce qu’il y a à te donner. »