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L’écologie est-elle une science comme les autres ?

Les sociétés modernes se sont construites sur l’équation savoir = prévoir = pouvoir. Si l’écologie ne consiste pas seulement à ajouter des connaissances au premier terme, en quoi modifie-t-elle l’équation ?

Discipline née à la fin du XIXe, l’écologie a contribué à subvertir certaines oppositions structurantes pour les sciences modernes. Traditionnellement, le sujet connaissant entretient un rapport d’extériorité et de surplomb à son objet : on cherche les lois de la nature pour en permettre la maîtrise. L’écologie, elle, étudie les relations d’interdépendance qui unissent les vivants – du ver de terre au chercheur en laboratoire – entre eux et à leur milieu. Pourtant, elle exerce aujourd’hui des prérogatives apparemment identiques à celles des sciences fondées sur la séparation entre nature et culture, sujet et objet. Forte d’un discours sur le destin de la planète, on attend de ses modélisations qu’elles valident décisions politiques et innovations technologiques. Peut-on à la fois replacer le sujet connaissant dans son milieu et continuer à exercer les prérogatives d’une science ? Nous en examinerons trois : la capacité à décrire de façon unifié les phénomènes terrestres, celle de prédire les événements futurs et celle de résoudre les problèmes écologiques, à travers les notions respectives d’Anthropocène, de collapsologie et de géo-ingénierie.

L’écologie, science des systèmes complexes

L’étude des milieux transforme-t-elle les rapports entre savoir et pouvoir ?

A/ Savoir, prévoir, pouvoir. Les sciences modernes et le déterminisme.

a) Efficience et incidence

b) Connaître et maîtriser la nature. Sciences et techniques

B/ Histoire de l’écologie : de l’étude des communautés vivantes à la modélisation des systèmes complexes

1) Les débuts de l’écologie scientifiques : l’étude des communautés

  • Moebius : les communautés vivantes
  • Clement : les successions végétales
  • Lotka et Volterra : les équations de prédations et la dynamique des populations

2) La théorie écosystémique et l’essor de l’écologie scientifique après-guerre. Vers l’étude des systèmes complexes

a) Historique

  • Tansley : l’écosystème contre l’organisme
  • Lindeman : les écosystèmes comme machines thermo-dynamiques
  • Odum : les écosystèmes comme machines thermodynamiques auto-organisées décrites par la théorie des systèmes complexes

b) Systèmes complexes et causalité

c) Applications et conséquences institutionnelles

C/ l’hypothèse Gaia et les sciences du système-terre : la fin de la nature ?

1) l’hypothèse Gaia

a) Lovelock et Margulis
b) Le rôle des vivants dans la régulation de l’atmosphère terrestre
c) les sciences du système terre

2) Les interprétations philosophiques de cette hypothèse : la fin de la nature ?

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deçà du partage entre l’étude générale du vivant et celle de ses formes singulières. La philosophie n’est donc qu’une forme de vie parmi les autres, mais cette forme prétend être la plus haute. Il faut donc chercher à comprendre ce qui lie l’étude des formes de vie à un plaidoyer pour la vie philosophique. Si le mot grec theoria ne signifie pas simplement « théorie », c’est-à-dire un savoir coupé de l’expérience, mais « contemplation », c’est-à-dire un certain rapport vivant à ce qui est, alors il faut examiner en quoi ce rapport peut prétendre être plus vrai que les autres.

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On verra ensuite comment Nietzsche tente de sortir de ce nihilisme. Pour cela, il lui faut reconstruire une distinction entre différentes existences plus ou moins authentiques, à l’intérieur d’un cadre où toute transcendance a été détruite. On examinera sa proposition, qui en passe entre autre par une opposition entre force et faiblesse, et on en questionnera les limites.