Exposé

La vraie vie

juin 2019

La conversion. Qu’est-ce que changer de vie ?

Se convertir, ce n’est pas simplement changer d’idées ou de croyances, mais c’est changer de vie. Que signifie, cependant, changer de vie ? Que change-t-on exactement quand on change de vie ? La notion wittgensteinienne de forme de vie constitue une réponse à cette question : se convertir, c’est modifier son mode de vie. Quel est le rapport entre la manière et la vie ? En quoi la manière modifie-t-elle la vie elle-même ? On voudrait montrer que le concept de forme de vie permet à Wittgenstein de penser une modification pratique de coordonnées transcendantales de la vie. En ce sens, la conversion est un opérateur révolutionnaire.

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La vraie vie

juin 2019

CRACHONS SUR HEGEL

Pour Hegel , « Il n’y a pas de héros pour son valet de chambre ». Non pas parce que le héros n’est pas un héros, mais parce que le valet de chambre est un valet de chambre. Autrement dit, celui – ou celle – qui a affaire à la sphère de la reproduction, qui prend soin de disposer les choses pour permettre aux autres d’agir ou de produire, est exclu de ce qu’Hegel nomme la réalité. Il réserve en effet ce nom aux êtres et aux choses qui ont la force de paraître sur la grande scène de l’histoire.
A partir d’un exposé sur la dialectique hegelienne et sur sa version marxiste, on reprendra les analyses de certaines féministes, notamment Carla Lonzi, qui tentent de dépasser l’opposition entre le monde et le foyer, entre la vie et l’Histoire.

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La vraie vie

mai 2019

La vraie vie est-elle imaginaire ?

« La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature. » Que signifie donc que la vraie vie soit imaginaire comme l’avance Proust ? La séance prendra appui sur des matériaux littéraires et fictionnels (Proust, Rimbaud, Bolaño). Pour montrer comment l’imaginaire permet de nouer ensemble la vérité et la vie, nous nous appuierons aussi sur la pensée noétique arabe, qui a envisagé l’imagination comme un mode de connaissance propre, et en fait la demeure propre de l’âme. Nous établirons ainsi que l’imaginaire permet de penser comment la vérité advient dans la vie, et comment la vie accède à sa vérité.

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La vraie vie

mars 2019

La survie. L’au-delà de la vie comme idée de la vraie vie.

Le terme de « survie » admet deux connotations différentes. Lorsqu’on évoque la survie dans le désert, on pense à la forme la plus précaire, la plus fragile, la plus diminuée de la vie. Inversement, lorsqu’on dit que l’âme survit au corps, on s’imagine une vie après la mort, c’est-à-dire une autre vie, plus vraie, plus belle, plus haute. Ces deux usages du terme paraissent presque contradictoires. Ils portent cependant la même idée : celle d’un excès du vivant par rapport aux conditions de sa propre vie. Que ce soit dans l’expérience de la privation ou dans celle du dépassement, la vie semble toucher à ce qui en elle survit, à ce qui reste ou qui résiste quand tout a disparu. À partir de cette étrange coïncidence, nous ferons l’hypothèse que ce qu’une vie a de plus vrai est cela qui en elle-même l’excède – la capacité de survivre – et nous chercherons dans les différentes formes de la survie autant de figures de la vérité.

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La vraie vie

février 2019

Face à la mort : l’authenticité de la vie dans l’existentialisme

Dans cette séance, nous voulons questionner la vie à partir d’un sentiment aussi banal qu’il peut s’avérer intense : l’angoisse de la mort. La mort peut être vue comme dépassement ou accomplissement de la vie, comme passage, réincarnation, grand sommeil, séparation de l’esprit et du corps, pour le meilleur ou pour le pire. À chacune de ces images de la mort correspond sans doute une palette de rapports que les humains vivants entretiennent avec la mort, de l’espoir à la crainte en passant par l’acceptation ou l’attente. La modernité, en balayant les grands récits mythiques et religieux, nous laisse seuls et sans réponse face à la mort. De là naît un rapport particulier avec elle : la peur, voire l’angoisse de la mort. Pour les chrétiens qui
craignaient l’enfer, il y avait quelque chose qui faisait peur dans la mort, une certaine image des souffrances et des malheurs qui attendaient les pécheurs. Si la peur est peur de quelque chose de déterminé, il n’en va pas de même avec l’angoisse. Elle nous saisi lorsque l’on a peur sans savoir de quoi : la mort est tellement peu représentable que le sentiment qu’elle provoque est comme un vertige de frayeur sans objet.

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La vraie vie

janvier 2019

Le monde de la vie dans la phénoménologie de Husserl :

Vers une science de la vraie vie ?

L’objet de cette séance sera de découvrir la pensée d’un auteur, Husserl, dont l’ambition est de mener la critique radicale à la fois de la science moderne et de la façon prétendument la plus simple dont nous nous rapportons au monde.
Retrouver la vraie vie, ce serait alors pour Husserl tenter par une méditation rigoureuse de mettre de côté nos préjugés pour redescendre jusqu’au sol primordial de l’expérience vécue, qu’il nomme « le monde de la vie », où les choses nous apparaîtraient telles qu’elles sont. Le projet husserlien, que nous étudierons et interrogerons, consiste à faire de ce sol le fondement d’une science, d’une vérité, et d’un rapport au monde qui ne soient plus coupés de la vie.

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La vraie vie

décembre 2018

Vie et vérité chez Nietzsche

Pour cette séance, on commencera par suivre le raisonnement de Nietzsche dans sa dimension destructrice. Ce dernier s’attaque en effet à tous les discours prétendument absolus – par exemple ceux de la philosophie ou de la religion – pour les ramener au type de vie qui l’énonce, en se demandant à chaque fois qui parle. Nietzsche est ainsi un des premiers auteurs à détruire la croyance en l’existence de vérités indépendantes de leur situation d’énonciation, et des rapports de pouvoir particuliers qui les caractérisent. Cette forme de nihilisme fait aujourd’hui partie de notre condition contemporaine : pourquoi choisir un mode de vie plutôt qu’un autre si toute croyance peut être réduite à une stratégie vitale ?
On verra ensuite comment Nietzsche tente de sortir de ce nihilisme. Pour cela, il lui faut reconstruire une distinction entre différentes existences plus ou moins authentiques, à l’intérieur d’un cadre où toute transcendance a été détruite. On examinera sa proposition, qui en passe entre autre par une opposition entre force et faiblesse, et on en questionnera les limites.

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la vraie vie

novembre 2018

La vie bonne : genres et formes de vie dans la philosophie antique

Quand la philosophie apparaît au Ve siècle av. J.-C., elle ne naît pas comme science, mais comme mode de vie. Philosopher, c’est vivre un certain genre de vie et, si l’on en croit ceux qui le vivent, le meilleur parmi tous. La vie bonne, c’est la vie contemplative. Une telle affirmation s’appuie une réflexion plus large sur les formes de vie – qui ne se réduit ni à la biologie, ni à la sociologie, ni à l’anthropologie, mais qui se situe en
deçà du partage entre l’étude générale du vivant et celle de ses formes singulières. La philosophie n’est donc qu’une forme de vie parmi les autres, mais cette forme prétend être la plus haute. Il faut donc chercher à comprendre ce qui lie l’étude des formes de vie à un plaidoyer pour la vie philosophique. Si le mot grec theoria ne signifie pas simplement « théorie », c’est-à-dire un savoir coupé de l’expérience, mais « contemplation », c’est-à-dire un certain rapport vivant à ce qui est, alors il faut examiner en quoi ce rapport peut prétendre être plus vrai que les autres.