Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, la question de la résistance palestinienne à la colonisation israélienne s’est posée à nouveaux frais. Comment intervenir dans cette situation ? Ce n’est pas la première fois, à l’école de philosophie, que nous nous efforçons de penser les situations politiques qui nous requièrent. Ce fut le cas lors du mouvement des Gilets jaunes, de la guerre en Ukraine, du mouvement des retraites… Aujourd’hui il nous semble opportun de partager les textes qui ont nourri réflexions et discussions à propos de la guerre et de la situation coloniale en Palestine, en regard de ce que fut l’histoire du sionisme qui, avec le soutien des puissance occidentales, s’est imposé par la force comme seule réponse possible à la demande d’une vie digne formulée par les juif·ves d’Europe. Faire de ces textes des armes, nous permettant de prendre et de défendre des positions, de façon critique et plurielle – des armes qu’il nous faut continuer de forger.
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Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, la question de la résistance palestinienne à la colonisation israélienne s’est posée à nouveaux frais. Comment intervenir dans cette situation ? Ce n’est pas la première fois, à l’école de philosophie, que nous nous efforçons de penser les situations politiques qui nous requièrent. Ce fut le cas lors du mouvement des Gilets jaunes, de la guerre en Ukraine, du mouvement des retraites… Aujourd’hui il nous semble opportun de partager les textes qui ont nourri réflexions et discussions à propos de la guerre et de la situation coloniale en Palestine, en regard de ce que fut l’histoire du sionisme qui, avec le soutien des puissance occidentales, s’est imposé par la force comme seule réponse possible à la demande d’une vie digne formulée par les juif·ves d’Europe. Faire de ces textes des armes, nous permettant de prendre et de défendre des positions, de façon critique et plurielle – des armes qu’il nous faut continuer de forger.
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Nous voulons faire de la philosophie, c’est-à-dire penser avec conséquence. Pour cela, nous voulons fonder une école. Or à l’école, habituellement, la pensée est privée de ses conséquences parce qu’elle est coupée de ses conditions. La condition fondamentale de la pensée est la vie. Elle en est aussi l’enjeu le plus profond : parce que la pensée part du vécu et y retourne. Il ne sert à rien d’apprendre la définition de la liberté sans avoir fait l’expérience de l’aliénation et sans chercher à s’en libérer. C’est ce que l’école tend à nous faire oublier. La pensée y est exposée comme un ensemble de discours, de théories, de doctrines que l’on monnaie contre des notes et des diplômes.
Cette pensée terriblement abstraite et désincarnée n’est pas coupée de toute vie – comment le pourrait-elle ? – mais elle s’accorde avec une manière de vivre assez peu enthousiasmante : celle des étudiant·e·s ou des professeur·e·s, c’est-à-dire des salarié·e·s de la pensée. Ce que l’on apprend dans un cours de philosophie est souvent très intéressant et parfois absolument bouleversant, et pourtant on ne sait pas quoi en faire, parce que le désir de savoir n’a pas d’autre conséquence sur le plan existentiel que de devenir un·e professionnel·le de la pensée, c’est-à-dire un·e professeur·e ou un·e intellectuel·le critique.
Si à l’inverse on décide de prendre au mot la critique, de rompre avec ce monde et de quitter les bancs de l’école afin de prendre en main ses conditions de vie, il devient difficile de continuer à penser, au sens philosophique du terme, parce que la vie livrée à elle-même produit rarement autre chose que sa propre justification. Assumer les conséquences d’une pensée, c’est mettre en question les conditions matérielles et imaginaires de la vie qui la porte, quitte à les bouleverser. Fonder une école de philosophie ne vise donc pas seulement à transmettre des savoirs ou à les critiquer, mais à forger des outils permettant de donner à nos vies les formes les plus justes.